Un document réalisé par Gilles Coudert
Date : 1995
Durée : 77 min.
Version française
Conférence-entretien entre l’historien Georges Duby et l’artiste Jean-Pierre Raynaud organisée par le Centre de Création Contemporaine de Tours et l’Université François-Rabelais.
Ce film a été réalisé dans le cadre du cycle des Grandes Conférences conçues par Alain Julien-Laferrière et organisées par le Centre de Création Contemporaine et l’Université François-Rabelais à Tours le 6 mars 1995.
Que peut-il y avoir en commun entre l’architecture cistercienne du XIIe siècle et l’art de Jean-Pierre Raynaud ? Georges Duby nous répond en prenant l’exemple des vitraux de Raynaud réalisés pour l’abbaye cistercienne de Noirlac en 1975. Les vitraux de Noirlac offrent le même rapport en structure et décor que l’architecture cistercienne : une volonté d’épuration maximum. Si la forme est similaire, la pensée cistercienne et celle de Raynaud divergent dans le rapport qu’entretient l’œuvre avec la temporalité : les premiers construisaient pour l’éternité alors que l’art de Raynaud est limité à sa propre existence et donc à sa mort. Ainsi il décide de la destruction de son œuvre majeure en 1993 : sa maison dans laquelle il s’enferma pendant 23 ans… ceci « pour aussi nous faire prendre conscience que rien ne restera éternellement de toute façon, même les plus grands musées du monde, et que tout est vanité, mais que en même temps si l’amour est là je crois que rien ne nous est interdit. » L’artiste revendique la liberté de pouvoir traiter de la naissance des choses, de la vie des choses et de la mort des choses.
Cette conférence, présentée par Philippe Piguet, nous fait assister à la rencontre de deux personnalités passionnées par la relation de l’homme à l’art, à l’architecture, à l’espace et au temps.
© Triac documentaire
Architecture, Art contemporain, Histoire, Productions